Qui n’a pas vécu une grosse crise de colère de son enfant? A la maison comme en public, la colère ne prévient pas. Et quand elle est là, on ne sait pas forcément comment réagir, hésitant alors entre la compréhension, la discussion, l’ignorance, la menace et cette fugace envie d’hurler à son tour! Je vais tenter de vous faire part de mon expérience personnelle en la matière, mon fils « tête blonde n°2 » étant un grand spécialiste de la crise de colère!
La colère : une émotion « normale »
La colère est avant tout une émotion, et comme toute émotion elle est emprunte d’une énergie qui varie en intensité et se traduit par des cris, des pleurs, des coups. Tout d’abord, il est important de savoir que les crises de colère sont tout à fait normales aux alentours de deux ans: c’est l’âge où les enfants s’affirment et testent sans cesse les limites. Vous avez peut-être déjà entendu parlé du fameux « terrible two« . C’est cette période où l’enfant s’individualise, une phase d’opposition permanente ponctuée de « non, non, non, et non »! Voici le mot qui revient le plus souvent dans la bouche de votre enfant. Jusqu’à l’âge de trois ans l’enfant a de grandes difficultés à contrôler ses émotions, la colère est alors simplement un moyen pour lui d’exprimer son mécontentement. Bref, on se rassure, on déculpabilise, rien d’anormal à ce stade!

Identifier et réagir aux différents types de colère
J’ai pu identifier chez mes enfants différents types de colère qu’il est important de savoir reconnaître pour réagir de la manière la plus adaptée possible:
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- La réaction à une frustration ou à un changement: mon fils s’énerve très souvent lorsqu’il n’arrive pas à réaliser quelque chose qu’il veut absolument réussir à faire. Il est alors confronté à des obstacles physiques ou intellectuels: il n’arrive pas à rattraper le ballon, à dessiner ce qu’il a en tête… Dans cette situation , on peut accompagner l’enfant dans sa colère en le prenant dans les bras, en lui montrant de l’empathie « je comprend que ce soit énervant ». J’essaye souvent de faire diversion, lui proposer un autre jeu. La frustration peut aussi venir d’un refus des parents: « non pas de bonbons maintenant… ». Un changement dans ses habitudes peut également engendrer une crise de colère: j’ai récemment changer de place un meuble dans sa chambre, malheur, la colère ne s’est pas fait attendre! Le père noël a apporter un punching ball qui peut s’avérer bien utile lors des excès de violence. Il peut cogner aussi fort qu’il le souhaite, et cela lui permet de se décharger de ses pulsions.
- La colère lié au stress: ou colère de « décharge« . Lorsque l’enfant est envahi de stimulis , lorsqu’il a accumulé des tensions, il n’arrive plus à faire le tri entre toutes les informations qui se bousculent dans sa tête, et à la moindre occasion la colère se déclenche. « Tête blonde » explose très souvent à la sortie de l’école, toutes les émotions accumulées au cours de la journée ont cette maudite tendance à ressortir à la moindre petite contrariété, à ce moment précis. Dans ce cas, cela ne sert à rien de crier en rajoutant des stimulis ou de punir, la crise se finira d’elle-même lorsque toutes les tensions seront évacuées. Il s’agira alors de parler doucement, calmement, de créer une atmosphère apaisante pour faire redescendre la tension.
- La colère « d’affirmation »: c’est une colère pour dire « je suis grand ». Si je veux l’aider à réaliser une tâche, il se met en colère « je sais faire tout seul! ». Si sa soeur lui pique un jouet, il montre son désaccord pour dire « non c’est à moi ». S’il ne veut pas partager, je n’insiste pas. En ce moment, ma fille de six ans est dans sa phase « colère » quand je lui impose une tenue vestimentaire. Et oui « tête blonde n°1 » grandit et veut faire ses propres choix! Dur dur pour moi d’accepter l’association pantalon de survêtement et robe à fleurs: alors nous voilà partis dans une négociation, je tente de faire d’autres propositions (le principe du choix multiple fonctionne plutôt bien), et surtout on se décide sur la tenue le soir, sinon c’est une arrivée en retard à l’école assurée le matin!
La colère utile pour se construire
Pour se construire, l’enfant a besoin d’amour et de frustration. Je dirais qu’il s’agit de trouver le bon équilibre entre les deux. La réalité, qu’on soit adulte ou enfant, il faut bien le reconnaître est quelquefois frustrante, il est nécessaire d’apprendre dès le plus jeunes âge à gérer cette frustration. Il faut savoir accepter que son enfant exprime ses émotions, rien ne sert de vouloir à tout prix les taire, elles ont besoin d’être libérées, mais bien entendu dans le respect de l’autre. On parle de « colère réparatrice ». Il n’est pas question d’accepter les coups ou les insultes, ou que son enfant se mette en danger lors de ses colères.
« La colère n’est pas une réaction dont il faut se débarrasser à tout prix. Ce n’est pas de la méchanceté. La violence détruit, la colère répare » nous dit Isabelle Filliozat.
Bonne réflexion…
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